Farines artisanales à l’ancienne sur meules de pierre
Localisation : Village de Grandrieu – plateau de la Margeride, en Lozère (48)
Né en 1787, abandonné dans les années 1980, le moulin renaît en 2017.
Les valeurs et principes
Du grain et de l’eau, pour des farines d’exception.
Situé dans le village de Grandrieu en Lozère, dans le massif de la Margeride, partie de l’ancien territoire du Gévaudan, Le moulin des Deux Rieu est un moulin producteur de farines artisanales sur meules de pierre.
Ce moulin à eau du XVIIIe siècle, a été entièrement restauré à l’identique. L’intérieur est composé de 3 paires de meules. Deux ne sont plus utilisées. En cours de restauration pour ensuite être exposées, elles restent les témoins d’un passé riche d’histoire et de légendes.
Le troisième moulin, entièrement restauré à l’identique, muni de sa roue, sa noria (élévateur à godets) et de sa bluterie (tamis rotatif) est bel et bien vivant.
Le meunier a appris les gestes et perpétue, seul, une tradition ancestrale en produisant les farines du Moulin des Deux Rieu, à partir de céréales locales issues de l’agriculture biologique.
Qui peut prétendre être un meunier sans un vrai moulin à eau ou à vent ? Un moulin s’exprime, gémit, tremble, gronde. Il est parfois capricieux, mais toujours généreux.
Le meunier éveille ses sens et sa sensibilité pour l’apprivoiser, et ce n’est qu’après une longue période d’apprentissage que le moulin lui donnera ses meilleures farines.
La mouture à la meule de pierre est douce et respecte le grain. Et bien sûr, au moulin des Deux Rieu, aucun améliorant n’est ajouté à la farine.
Les farines du Moulin des Deux Rieu laissent ainsi s’exprimer les saveurs et les bienfaits des céréales.
Itinéraire technique
Du grain naît la farine.
Les variétés sélectionnées sont récoltées puis triées pour le stockage, à la ferme ou en coopérative.
Le meunier ira lui-même les chercher et les rentrera au moulin, à la main, sans aucune aide mécanique, afin de préserver les grains. Les lots sont bien entendu identifiés, pour la traçabilité.
Avant chaque production, les céréales sont à nouveau nettoyées puis passent au moulin. La mouture à la meule de pierre, lente et douce, verra le grain se dérouler d’abord, sur le premier tiers des meules, afin que son enveloppe (le son) soit séparée de l’amande et du germe. Une mouture intégrale sortira ensuite des meules et empruntera le chemin de la bluterie afin d’être tamisée. La farine sera ainsi, séparée du son, et sera mise en paquets ou en sacs, selon qu’elle sera vendue en magasins, sur les marchés, ou à des professionnels (boulangers, restaurateurs…).
Un moulin et un meunier respectueux de l’environnement
Le moulin hydraulique n’utilise pas d’électricité ni d’énergie d’origine fossile. Seule une petite partie de l’eau de la rivière est employée pour faire tourner la roue, dans le respect de la législation en vigueur. L’eau est ensuite restituée à la nature, telle quelle. Elle poursuivra son chemin dans l’Allier, puis la Loire et enfin l’océan Atlantique.
Un petit moulin électrique, à meules de pierre également, équipe les lieux. Il sert à la production de farines en période de basses eaux. Bien sûr, le travail ne s’arrête pas là. Le meunier entretien les biefs (curage des canaux, à la pelle), il entretien les berges en débarrassant les rivières (les deux « rieu ») des embâcles charriés par les eaux.
Préserver le lien social
Le meunier participe activement à la préservation et à la promotion du patrimoine et des savoir-faire locaux.
Le moulin était autrefois un lieu de rencontres et d’échanges entre villageois. Il l’est resté.
Ouvert au public et aux écoles, les visites animées par le meunier permettent, le temps d’un moment, de découvrir et de ressentir l’histoire et le quotidien de ce patrimoine vivant.